Il s'agit de poser à plat toute pensée qui traîne dans la tête, moins pour ne pas en perdre une miette plutôt que pour s'en débarrasser, et laisser l'oubli blanchir la mémoire, pour qu'un commencement soit possible.

LA FEMME DES SABLES


LA FEMME DES SABLES[1]

//Developper l’histoire pour faire comprendre.
Engloutissement de la société par le désert.
Sables mouvants.
Les règles n’ont plus cours (les bonnes comme les mauvaises).
Nous n’avons plus aucun recours.
Mais de quels recours s’agit-il ?
Pourquoi en chercher ?
Le long trajet à faire n’est pas celui de la salvation, mais celui de la compréhension. (Comprendre d’abord que la salvation n’a pas lieu d’être et comprendre que l’existence est toujours possible, autrement, dégagée de tout état civil, de toutes règles, c’est une conversion.)
On assiste à cette compréhension intérieure au fil du film : le personnage est de moins en moins désemparé.
Il pense petit à petit le désert, il le vit (on le voit résoudre de petits heurts quotidiens par le déserts et non plus avec d’anciens réflexes urbains).
Lorsque qu’enfin un retour est possible, l’idée de rentrer ne l’effleure même pas.



[1] Hiroshi Teshigahara, La femme des sables (suna no onna), Japon, 1964.