Il s'agit de poser à plat toute pensée qui traîne dans la tête, moins pour ne pas en perdre une miette plutôt que pour s'en débarrasser, et laisser l'oubli blanchir la mémoire, pour qu'un commencement soit possible.

ENFERMER LE DERISOIRE

FRANCOIS MORELET, 5 FEVRIER, MUSEE DES BEAUX ARTS, NANTES
C'est un personnage étrange que cet homme.
C’est avant tout une voie entendue à la radio.
Quand je vois ses œuvres je ne peux pas m’empêcher de penser à l'image que je me suis fait de cet personne. Ces images que j’aurais pu juger hâtivement de froidement banales se retrouvent ainsi éclairées d’une étrange ironie qui leur va à ravir.
Ces toiles dont l’abstraction géométrique peu déconcerter voir ennuyer deviennent de simples variations ludiques autour d’une règle implacable. Variations dont l’infinité des possibles réduit à peu de choses le résultat qui nous est présenté.
Cette froideur abstraite vue par des yeux amusés se change en douce absurdité.
La peinture ou la sculpture figée ainsi dans cette forme idéale se réduit d’un agencement géométrique parfait (et ainsi pour le moins ennuyeux) en une disposition déterminée à l’aide d’une règle arbitrairement choisie parmi une infinité de possibles.
Le choix vertigineux se réduit à l’arbitraire d’une règle du jeu.
Ce que l’artiste nous montre, c’est son autodérision.
Vanité assumée (qui dès lors n’en est plus une) de réaliser une oeuvre parfaite (mais qui parmi tant d’autres éventuelles n’en est plus une non plus).

La dérision se réduit à ce choix arbitraire de départ,
Duquel tout découle.
Duquel plus rien ne peut advenir.
Dès lors que ce choix est fait tout est figé.